Le Colorado provençal de Rustrel
La région d’Apt dans le Vaucluse recèle de plusieurs gisements d’ocres dont Rustrel à l’est et Roussillon à l’ouest. D’un point de vue chimique, l’ocre est un silicate d’alumine ferrugineux et siliceux. Le site de Rustrel est une ancienne mine d’ocres à ciel ouvert. Il permet de découvrir un paysage spectaculaire. Se garer au parking (5€ par véhicule); on vous donne un guide qui indique le chemin à suivre. 4 kilomètres de marche vous font découvrir l’ensemble du site.
Formation des ocres aux cours des temps
Au cours du Crétacé, il y a 110 millions d’années, des sables et grès marins se déposent au-dessus des marnes grises de l’Aptien sur 30 mètres d’épaisseur. Des débris organiques se mêlent à ces grains de quartz et paillettes de micas s’accumulant au fond de la mer. Ces sédiments sableux se sont d’abord déposés en milieu marin proche des côtes, puis ces terres émergent. Ces sables vont être à l’origine de l’ocre, grâce à une argile d’origine exclusivement marine et riche en fer la glauconie.
La glauconie est un minéral très particulier, caractéristique du milieu marin, se forme sur le fond de la mer. Cette variété d’argile verte contient dans son réseau cristallin des atomes de fer. Sur le nouveau continent régnait, au Crétacé, un climat tropical, qui a provoqué d’intenses altérations latéritiques en dissolvant la glauconie et libérant ainsi les atomes de fer. Les ocres sont alors apparues grâce à la cristallisation d’un hydroxyde de fer, la goethite. L’altération a en même temps donné naissance à un silicate d’alumine, une nouvelle argile appelée kaolinite (blanche).
Depuis leur dépôt et leur exposition aux conditions atmosphériques, les strates d’ocre ont subi, par processus d’altération de type latéritique, une forte oxydation ayant conduit à la formation d’oxy-hydroxydes et d’oxydes de fer, respectivement appelés goethite et hématite , dont les proportions relatives font varier les nuances de couleurs que ces pigments confèrent aux sables ocreux. Il s’y mêle des sables blancs où domine la kaolinite.
La présence de manganèse, d’aluminium et de silicates sont à l’origine d’autres gammes de couleurs et des 24 teintes officiellement recensées, qui vont du gris au vert, en passant par le jaune et le rouge.
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