La Garde-Freinet,  un charmant village

La Garde-Freinet est un charmant village situé dans le département du Var, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en France. Niché au cœur du massif des Maures, à environ 20 km au nord de Saint-Tropez, il se distingue par son cadre naturel préservé et son patrimoine historique.

• Origines historiques : La Garde-Freinet tire ses origines du Moyen Âge et a joué un rôle important en tant que forteresse. Son nom vient de l’ancien poste de guet (« garde ») qui surveillait la région environnante. Le village a également été un bastion des Sarrasins au VIIIe siècle.
• Le Fort Freinet : Les ruines du fort médiéval de la Garde-Freinet, aussi appelé « Fort-Freinet », dominent le village et offrent une vue spectaculaire sur le massif des Maures et la plaine en contrebas. Ce lieu historique est accessible à pied, et c’est un point de départ idéal pour découvrir l’histoire locale.
• Le village : La Garde-Freinet est typique des villages provençaux avec ses ruelles pavées, ses maisons en pierre et son ambiance tranquille. Il est entouré de forêts de chênes-lièges, de châtaigniers et de pins, qui lui confèrent un charme naturel particulier.
• Activités : Le village est un excellent point de départ pour les amateurs de randonnée grâce à ses sentiers à travers les montagnes des Maures. Les visiteurs peuvent aussi explorer les marchés locaux, où l’on trouve des produits régionaux comme le miel, les châtaignes et le vin.
• Traditions : La Garde-Freinet conserve de nombreuses traditions provençales et propose des événements culturels tout au long de l’année, comme des fêtes villageoises et des expositions d’art.

Ce village paisible, tout en étant proche des destinations touristiques plus fréquentées comme Saint-Tropez, offre un refuge idéal pour les amoureux de la nature et de l’histoire.

Histoire du Fraxinet

Le Fraxinet (ou Fraxinetum en latin) est une petite localité qui a joué un rôle clé au cours du Moyen Âge, particulièrement pendant les IXe et Xe siècles, dans le sud de la France. Son histoire est liée à l’installation de pirates et guerriers musulmans (souvent appelés Sarrasins dans les sources médiévales) dans la région aujourd’hui connue sous le nom de Provence.

Contexte historique

Au IXe siècle, l’Empire carolingien, qui dominait une grande partie de l’Europe, commençait à se fragmenter en raison des luttes internes et des invasions extérieures. Pendant cette période de faiblesse, des groupes venus d’Afrique du Nord, profitant de l’instabilité, ont entrepris des raids en Méditerranée, ciblant des zones mal défendues. C’est dans ce contexte que les Sarrasins ont pris possession d’une région proche de l’actuelle ville de Saint-Tropez, dans un lieu qui s’appelait Fraxinet ou Fraxinetum (dérivé de « fraxinus », le mot latin pour « frêne », en raison des nombreux frênes dans la région).

Occupation sarrasine

Les Sarrasins se sont installés à Fraxinet vers 888 et ont transformé cette localité en une base stratégique, à la fois pour défendre leur territoire et pour mener des raids dans les régions environnantes, y compris en Italie et jusqu’en Suisse. Grâce à Fraxinet, ils contrôlaient une grande partie du commerce maritime en Méditerranée occidentale, tout en perturbant les communications entre le nord et le sud de l’Europe.

Impact local

L’occupation de Fraxinet eut un impact significatif sur la Provence et les territoires voisins. Les habitants locaux, pris dans ces conflits, ont souvent été réduits en esclavage ou ont dû payer des tributs pour éviter les pillages. Le commerce et l’agriculture dans la région ont également souffert en raison des attaques constantes des Sarrasins, non seulement sur la côte mais aussi dans les Alpes.

La fin de Fraxinet

Les Sarrasins ont bénéficié et ont joué des division locales entre Seigneurs pour perdurer en Provence, offrant leur protection à un seigneur contre un autre. En 972, dans cet équilibre précaire des rapports de force, les Sarrasins commettent une erreur. Né à Valensole, Maïeul, abbé de Cluny, légat du pape et ami intime de l’impératrice Adélaïde, est vénéré par les Provençaux. Les Sarrasins pensent qu’en l’enlevant, ils peuvent en obtenir une importante rançon. Ils réussissent à le capturer au pont du Châtelard, près d’Orsières, en juillet 972, alors qu’il rentre d’une mission à Rome et vient de passer le col du Mont-Joux (ancien nom du col du Grand-Saint-Bernard). Les moines se chargent alors de soulever chez les Provençaux contre eux. Les royaumes européens ont alors uni leurs forces pour chasser les envahisseurs. En juillet 972, le comte Guillaume de Provence (connu sous le nom de Guillaume Ier ou Guillaume le Libérateur) a mené une campagne décisive contre les Sarrasins. Après une série de batailles, et notamment la bataille de Tourtour marquant une nette victoire des provençaux non loin de là, en début d’année 973. Après avoir donné un peu de repos à ses troupes, Guillaume fit donner l’assaut au Fraxinet. Les guerriers provençaux des seigneurs de Levens, d’Aspremont, de Gilette, de Beuil et de la ville de Sospel furent désignés pour l’attaque (toutes ces villes se trouvent actuellement dans le département des Alpes-Maritimes). Après avoir atteint le sommet de la Garde-Freinet, les Provençaux attaquèrent les retranchements du Fraxinet, en chassèrent les Sarrasins, et enfin s’emparèrent entièrement de la forteresse.

Fraxinet fut finalement libéré en cette année 973, marquant ainsi la fin de près de 85 ans d’occupation.