Rodez au cœur de l’Aveyron
Ancienne capitale du Rouergue, la ville est siège du diocèse de Rodez et Vabres. Ses habitants sont appelés les Ruthénois, du nom des Rutènes, peuplade gauloise qui occupait jadis le territoire, l’ancien gentilé « Rodanois » ayant cédé la place à cette forme savante.
Le territoire de Rodez est un condensé d’une diversité géologique. Il est à cheval sur le socle ancien du Ségala formé de terres siliceuses acides, des Rougiers au sol constitué d’argilites rouges, et des causses composés de calcaires et de marnes. La ville a été construite sur un relief isolé de forme conique, localement appelé « Le Piton », et s’est peu à peu étendue sur les pentes avoisinantes. Au centre de ce piton se dresse la cathédrale de Notre Dame de Rodez, son aspect imposant avec ses 2 tours en pierres roses qui faisait partie des remparts de la ville et son clocher très haut et très travaillé!
Cathédrale Notre Dame
Rodez et le pays des Rutènes sont christianisés à la fin du IIIe siècle par saint Martial, et, au milieu du Ve siècle par saint Amans, premier évêque de Rodez. L’évêché est cité pour la première fois par Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont, dans une lettre qu’il a envoyée à Elaphius de Rodez, en 485, et qui a consacré le baptistère. Cette lettre cite une nouvelle église, la cathédrale première cathédrale de Rodez4. La cathédrale se trouvait déjà à proximité de l’emplacement actuel. Elle était hors de l’enceinte du Bas-Empire. La cathédrale ne sera à l’intérieur des remparts qu’après sa reconstruction au XIIe siècle. Ce dernier point surprend le visiteur, en effet la ou s’attendrait à trouver les portes principales, se trouve un mur imposant car ce mur de la cathédrale participait à la fortification.
La cathédrale Notre-Dame de Rodez, place d’Armes, est le principal édifice religieux du département. Brûlée, endommagée au cours des siècles, la cathédrale de Rodez constitue un remarquable condensé des styles architecturaux du XIIIe au XVIIe siècle : gothique, Renaissance et éléments de décoration intérieure baroques. Elle possède des dimensions imposantes ; la nef centrale, assez étroite, se développe sur 102 m de long et possède une élévation particulièrement gracieuse (30 mètres).
Autre particularité, l’autel principal est maintenant côté ouest et non est! le long du mur de fortification où l’on s’attendait à trouver l’entrée!
L’édifice est doté d’un superbe clocher, véritable dentelle de pierre de grès rose, repérable de loin, dominant le sommet de la cité de ses 87 mètres, qui en fait le plus haut clocher plat de France. 400 marches sont à gravir pour accéder à la statue de la Vierge situé en haut du clocher et au panorama de la ville. La nuit, elle est illuminée de l’intérieur.
Sainte Emilie de Rodat
Émilie de Rodat, première enfant de Jean-Louis de Rodat et d’Henriette de Pomayrols, est née le 6 septembre 1787 au château familial de Druelle (commune de Druelle-Balsac) tout proche de Rodez. Après l’échec de trois essais de vie religieuse, elle rejoint sa grand-mère à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) dans une sorte de communauté regroupant d’anciennes religieuses (nous sommes au lendemain de la Révolution) et des personnes pieuses.
En 1815, ayant entendu quelqu’un déplorer la disparition des écoles gratuites des Ursulines, elle ouvre une école dans sa chambre où bientôt quarante élèves s’y entassent. Elle devra plusieurs fois émigrer dans des locaux de plus en plus vastes jusqu’à ce qu’elle puisse acquérir en 1817 l’ancien couvent des Cordeliers. C’est là qu’elle fonde la congrégation des religieuses de la Sainte Famille en 1819. Les unes se vouaient à l’instruction des filles pauvres, les autres allaient soigner les malades à domicile. À sa mort quarante maisons avaient été fondées dans divers pays.
Elle connut de longues années, plus de vingt ans, de souffrance morales croyant avoir perdu la foi et l’espérance, s’estimant réprouvée. Son entourage ne s’en douta jamais. Ce ne fut que dans les dernières années de sa vie qu’elle recouvra la paix intérieure et que Dieu lui fit sentir à nouveau son amitié. Elle meurt le 19 septembre 1852 à Villefranche-de-Rouergue. Elle est inhumée quatre jours plus tard dans un oratoire du jardin à Notre Dame de la Salette, où des guérisons sont obtenues grâce à son intercession ; des pèlerinages ont lieu depuis. Son corps est conservé dans le couvent de la Sainte-Famille. Elle est béatifiée le 9 juin 1940 et canonisée le 23 avril 1950, décrétée « Sainte » par le pape Pie XII.
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