Sainte Marthe de Béthanie à Tarascon en Provence
L’église Sainte-Marthe fut érigée aux XIéme et XIIéme siècles en l’honneur de Marthe de Béthanie (soeur de Marie de Béthanie, et Lazare). Elle est venue de Palestine probablement pourchassée par les premières persécutions avec Marie de Béthanie, Marie Jacobée et Marie Salomée, les Saintes Maries. Selon l’histoire provençale, c’est elle qui dompta la Tarasque, un monstre amphibien qui vivait dans le Rhône et terrorisait la population de Tarascon. Elle s’installa à Tarascon à l’endroit où se trouve maintenant la Collégiale Royale.
La Collégiale Royale fut consacrée le 1er juin 1197, par Imbert d’Eyguières, archevêque d’Arles, assisté de Rostaing de Marguerite, évêque d’Avignon. L’église fut reconstruite au XIVéme siècle, remaniée au XVéme siècle et encore au XVIIéme siècle. Elle fut endommagée en 1944 et restaurée. Le quartier tout autour est typique des reconstructions suite aux bombardements de la 2éme Guerre Mondiale. Le sanctuaire, dont la crypte renferme le tombeau de sainte Marthe, fut élevé au titre de collégiale en 1482.
Dans cette église bâtie sur l’emplacement du tombeau de Marthe, les fidèles sont venus prier en grand nombre à toutes les époques. Tout d’abord Clovis en l’an 500, qui était tombé malade au cours du siège d’Avignon et qu’elle avait guéri ; Louis IX se rendant à Aigues-Mortes (1248) ; de 1314 à 1404 les papes d’Avignon Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Clément VII, Urbain V et Benoît XIII ; le roi René (1434 à 1480) ; le dauphin de France futur Louis XI (1447) ; François Ier et la reine Claude de France après Marignan (1516) ; le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis (07/12/1564) ; la reine Anne d’Autriche (1632) et le cardinal de Richelieu (26/09/1632) ; le cardinal de Richelieu puis Louis XIII (1642) ; Louis XIV, sa mère Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin (12/01/1660) ; Napoléon Bonaparte capitaine du 4e régiment d’artillerie (29/07/1793) ; le pape Pie VII après sa libération à Fontainebleau (1814) ; l’empereur Napoléon III venu visiter les sinistrés des inondations (1856) ; Mgr Roncalli, nonce à Paris et futur pape Jean XXIII (1948).
C’est l’un des sanctuaires les plus célèbres de Provence. Au cœur d’une maison romaine, découverte en 1979 sous la crypte actuelle, se trouve une tombe du 1er siècle. Au IVe siècle une première basilique accueille le sarcophage de sainte.
Tarascon, où est-ce?
Tarascon est une ville moyenne (15 000 habitants) sur le Rhône (dans les Bouches du Rhône), en face de Beaucaire (ville similaire du Gard). Tarascon est à 25 kilomètre en aval d’Avignon et 20 kilomètre en amont d’Arles. Les 2 villes forment une agglomération de 30 000 habitants et souffrent toutes les deux d’un manque d’attraction économique.
Qui est Sainte Marthe?
Marthe est la sœur de Marie-Madeleine et de Lazare. Noble femme juive de Palestine, elle vit à Béthanie, près de Jérusalem. Maîtresse-femme, c’est le sens de son nom en hébreu, elle se distingue par son énergie, son amabilité, sa charité envers les pauvres et par l’hospitalité délicate qu’elle réserve à Jésus et à ses disciples.
La tradition provençale, attestée à partir du Xe siècle, fait de Marthe une des apôtres de la Provence. Vers l’an 48, lors des persécutions contre les chrétiens, sa famille aurait quitté la Palestine et abordé près de Marseille où Lazare organise la première communauté chrétienne et Marie-Madeleine évangélise la région d’Aix et se retire à la Sainte Baume. Marthe gagne le territoire d’Avignon et implante la foi au Christ à Tarascon en Provence.
En effet, on lui attribue de grands miracles dont celui d’avoir terrassé un monstre appelé Tarasque – probablement un crocodile échappé des arènes d’Arles – qui gîtait sous le rocher de l’actuel Château Royal, au bord du Rhône et qui terrorisait la contrée.
Sa parole fut persuasive: si vous êtes disposé à croire, tout est possible à celui qui croit. Après avoir fait le signe de la croix sur la bête et l’avoir attachée avec sa ceinture, elle l’amena aux tarasconnais qui la taillèrent en pièces. La Tarasque est devenue l’emblème de la cité et Marthe sa protectrice.
Marthe termina sa vie dans la prière, le secours des pauvres et l’enseignement de l’Évangile aux humbles et aux jeunes vierges qui composaient une communauté là où se dresse aujourd’hui la Collégiale qui lui est consacrée.
De nombreuses congrégations religieuses se sont placées sous son patronage dont les sœurs des Hospices de Beaune et son culte est répandu dans le monde entier. Marthe est la patronne des métiers de bouche et de service, des aubergistes, des pâtissiers et des serruriers.
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