La Tour sur Tinée

La Tour-sur-Tinée est un charmant village perché des Alpes-Maritimes (06), situé dans la vallée de la Tinée, à environ 45 km au nord de Nice. Niché à environ 650 mètres d’altitude, il domine la rivière Tinée et offre une vue panoramique sur les montagnes environnantes. Le village fait partie du Parc national du Mercantour, une région prisée pour sa nature préservée, ses sentiers de randonnée et son patrimoine historique:

• Le village est médiéval, avec un cœur ancien formé de ruelles étroites, d’escaliers pavés et d’arceaux typiques.

• Le nom « La Tour » provient de l’ancienne tour de guet qui dominait la vallée, construite à l’époque médiévale pour surveiller les environs.

• L’église Saint-Martin, de style baroque, abrite de belles œuvres d’art sacré, dont un retable attribué à l’école niçoise.

• Plusieurs chapelles rurales décorent le territoire communal, comme la chapelle Saint-Jean ou la chapelle Saint-Antoine.

• Le village compte environ 500 habitants, appelés les Tourencs.

• L’ambiance est authentique et paisible, avec quelques commerces, une école, et des événements locaux (fêtes patronales, marché, randonnées guidées).

• L’agriculture traditionnelle (notamment l’oléiculture et l’élevage) reste présente, complétée par le tourisme vert.

Comment se rendre à la Tour sur Tinée?

• On y accède par la route M2205, en direction de Saint-Sauveur-sur-Tinée et Isola.

• Le trajet depuis Nice prend environ 1h15 en voiture.

• Le village sert aussi de point de départ vers les stations de ski du haut pays niçois, comme Auron, Isola 2000 et Saint-Dalmas-le-Selvage.

Le hameau de Saint Jean d’Alloche

Le site d’Alloche est très ancien : il était déjà occupé au Moyen Âge.
Selon les traditions locales et les archives, Saint-Jean d’Alloche aurait été le premier centre paroissial de la vallée avant la création du village fortifié de La Tour.
Autrement dit, le hameau d’Alloche serait antérieur à La Tour-sur-Tinée.

La chapelle Saint-Jean est tout ce qu’il reste de ce petit établissement rural médiéval.
Elle daterait du XIIᵉ ou XIIIᵉ siècle, même si elle a été remaniée à plusieurs reprises par la suite.

La chapelle présente un plan simple : une nef rectangulaire avec abside semi-circulaire orientée à l’est.
Les murs sont en moellons de schiste et de calcaire, couverts d’un enduit à la chaux.
À l’intérieur, on trouve :

• des restes de fresques anciennes, parfois à peine visibles,

• un autel en pierre,

• et une statue de saint Jean-Baptiste, protecteur du lieu.

Le site est classé au patrimoine communal et fait partie du circuit des chapelles baroques et rurales de la vallée de la Tinée.

Jusqu’au XIXᵉ siècle, Saint-Jean d’Alloche était un lieu de pèlerinage important pour les habitants de La Tour-sur-Tinée et des villages voisins.
Chaque année, autour du 24 juin (fête de la Saint-Jean), une procession montait jusqu’à la chapelle :
on y bénissait les champs, les troupeaux, et on allumait parfois un feu rituel, symbole de purification et de prospérité.

Ces traditions se sont peu à peu perdues, mais certaines fêtes locales commémoratives y sont encore organisées ponctuellement, notamment par les associations patrimoniales du village.

Histoire de la Tour sur Tinée

Origines et époque médiévale

Le site de La Tour-sur-Tinée est occupé depuis le Moyen Âge, probablement dès le XIᵉ siècle.
Le village s’est formé autour d’un château fortifié et d’une tour de guet, qui donna son nom au lieu. Cette tour permettait de surveiller la vallée de la Tinée, un axe stratégique reliant les vallées du Mercantour à la plaine du Var et à Nice.

Le territoire faisait partie de la viguerie de la Tinée, dépendant du Comté de Nice, lui-même sous l’autorité des comtes de Provence avant de passer sous la domination des ducs de Savoie au XIVᵉ siècle.
La position du village, perché sur un éperon rocheux, avait un double avantage : défensif (contre les incursions et les bandes armées) et climatique (protection contre les crues de la Tinée).

Période savoyarde (1388–1860)

En 1388, après la fameuse « dédition de Nice à la Savoie », La Tour-sur-Tinée suivit le sort de la région et passa sous la souveraineté des États de Savoie.
Pendant plusieurs siècles, le village vécut selon les lois et institutions savoyardes. C’était une communauté rurale autonome, administrée par ses consuls, où l’agriculture, l’élevage et la production d’huile d’olive constituaient les principales ressources.

Les XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles furent marqués par la construction d’édifices religieux :

• l’église paroissiale Saint-Martin, richement décorée dans le style baroque niçois,

• plusieurs chapelles champêtres (Saint-Antoine, Saint-Jean, Sainte-Anne…), souvent ornées de fresques et de retables.

Rattachement à la France

En 1860, à la suite du traité de Turin, le Comté de Nice fut rattaché à la France. La Tour-sur-Tinée devint donc française, comme les autres communes de la vallée.
Ce changement entraîna des modifications administratives, mais la vie quotidienne des habitants resta essentiellement rurale et montagnarde.

Vie traditionnelle et évolution moderne

Jusqu’au milieu du XXᵉ siècle, La Tour-sur-Tinée a conservé un mode de vie paysan et pastoral :

• culture de l’olivier et de la vigne sur les terrasses,

• élevage de chèvres et de moutons,

• production de miel et de fruits secs.

Avec l’exode rural du XXᵉ siècle, la population diminua fortement, beaucoup de Tourencs partant vers Nice ou la Côte d’Azur pour trouver du travail.
Cependant, à partir des années 1970, le village connut un renouveau, grâce à la restauration du patrimoine et au développement du tourisme de montagne.