D’ Antipolis à Antibes

La cité d’Antibes a traversé les époques de l’antiquité à nos jours, sous le nom d’Antipolis à  Antibes, en passant par Antiboul au Moyen-Age:

– Colonie grecque du IVème au IIème siècle avant JC – Antipolis créée par les phocéens

– Les romains prennent le contrôle de la zone vers -150 appelés à l’aide face aux incursions ligures… la province sénatoriales des Alpes Maritimes est créée

– Communauté autonome romaine en -43: on y trouve un port, un aqueduc, des arènes, etc. La Civitas Antipolis regroupe tous les territoires entre le Loup et la Siagne.

– L’évêché existe déjà en 442 (l’évêque est Saint Armentaire)

– Place forte du moyen-âge à l’époque contemporaine… A partir de 1391 c’est la ville frontière avant le Var qui délimite le comté de Nice.

• 1er régime féodal des Grimaldi – 754-975 – début des invasions des Sarrasins
• En 975 Rodoard, d’origine lombarde devient Seigneur d’Antibes agrès avoir libéré Antibes des sarrasins.  Très catholique, son étendard est est une croix blanche sur fond bleu – les couleurs de la Vierge Marie.  Les armoiries d’Antibes ont gardé cet étendard.
• 2éme régime féodal des Grimaldi de 1383 à 1609 – Les Rodoard ayant pris le parti du pape de Rome lors du Grand Shiisme d’Occident, le compte de Provence leur retira seigneurie d’Antibes.
• de 1609 à la Révolution, Antibes est un domaine royal après l’acquisition du fief par Henri IV en 1608

– En 1860 , après le rattachement du Comté de Nice à la France, Antibes n’est plus une ville frontière.

La porte de l’Orme – époque grecque

La porte de l’Orme est un témoin des remparts romains de la ville. Il y avait la une porte dans les remparts antiques. Il en  reste les vestiges à sa partie inférieure. Elle a été rétrécie de 1 mètre quand elle a été reconstruite au Moyen Âge. Bien sûr seules les fondations sont de l’époque grecque.  En suivant les murs on devine facilement ou se trouvaient les remparts avant le XVe siècle.

L’aqueduc de la Bouillide – époque romaine

Dans le parc de Sophia Antipolis, il existe un restaurant appelé « la Source ». Il y avait effectivement une source! De cet endroit partait un aqueduc qui amenait cette eau jusqu’à Antibes, pas loin de l’endroit ou se trouve actuellement la place de Gaulle. Tantôt souterrain, tantôt au niveau du sol, l’aqueduc incluait un pont à une arche toujours visible dans les bois entre l’IUT de Sophia Antipolis et la zone industrielle des Trois Moulins, puis le pont à plusieurs arches de la Goa en contrebas du péage de l’Autoroute A8 (direction Antibes-Aix). Près de cet endroit il était rejoint par l’aqueduc de la Valmasque et un pont à 2 arches dit pont de la Valmasque.

L’aqueduc de la Bouillide a été construit entre 50 et 100 après JC, et a fonctionné environ 150 ans (estimation obtenue grâce aux dépôts) , donc jusqu’au milieu du IIIè siècle. Vers les années 260, commence une période d’instabilité en Provence à cause des invasions barbares. L’empire romain rétablit la situation au IVème siècle, mais l’aqueduc n’est tout de même pas remis en service.

Pont à 1 arche

Pont de la Goa

Pont de la Valmasque

Le Fort Carré – la cité est dans le domaine royal au XVIème siècle

Le fort Carré est un fort militaire construit sous le règne d’Henri II au XVIe siècle. En fait l’élément central, la Tour Saint Laurent est construite en 1550. Les 4 bastions ajoutés qui lui donne son aspect actuels sont achevés en 1585… Le fort se situe sur la presqu’île Saint-Roch à Antibes, au bord de la route du bord de mer ; il est construit sur un rocher s’élevant à 26 mètres au-dessus de la mer.

Au XVIe siècle, la Provence appartient au Royaume de France tandis que le Comté de Nice dépend du Duché de Savoie, la frontière étant constituée par le fleuve Var. Les tensions entre le royaume de France et le duché de Savoie sont dues à l’alliance de ce dernier avec l’Espagne des Habsbourg.

Durant les guerres d’Italie, les Espagnols mettent Antibes à sac, en 1524 et 1536, montrant la fragilité de cette région.

Le Sud-Est de la Provence est donc une zone de frontière que les rois de France fortifient dès le règne de François Ier. Henri II décide la construction du fort en 1550, sur un emplacement stratégique : le bâtiment est une sentinelle, permettant, par son point de vue panoramique, de surveiller la frontière avec le duché de Savoie.

Les remparts d’Antibes (1650-1896)

Les remparts avec leurs bastions sont construits petit à petit à partir de 1603. Louis XIII et Richelieu ont d’autres priorités qu’Antibes, donc le gros des travaux a lieu entre 1648 et 1652. En 1675 Vauban inspecte le système défensif et décide d’un certains nombre de travaux d’amélioration. La construction du fort carré et les fortifications est souvent attribué à Vauban par erreur.

Si la ville du Moyen Age se cantonne autour du promontoire entourant la cathédrale et le château Grimaldi  (musée Picasso), la nouvelle ville de 1700 s’étend jusqu’à l’ancienne gare routière.  Deux portes des remparts existent toujours:

• la Porte Marine près du port (celle avec la trace d’un ancien pont levis, à ne pas confondre avec la grande arche ouverte à ôté pour laisser passer les voitures de nos jours)
• la Porte de France au nord-ouest, au début du boulevard de la République, en contre bas de la place de Gaulle. En effet l’actuelle place de Gaulle se trouvait juste à l’extérieur des remparts.

Avec la frontière repoussée bien plus loin et, essor touristique de la fin du XIXe siècle, la destruction des remparts côté terre est votée par le conseil municipal dirigé par Robert Soleau. Quelques voix s’élèvent pour stopper le projet: parmi eux Paul Arène, Guy de Maupassant et Frédéric Mistral. Néanmoins la démolition commence en 1896.