Aigues-Mortes, ville de Camargue
Aigues-Mortes, dans le département du Gard, est une citée d’à peine 10 000 habitants en bordure de la Petite Camargue. Son nom est composé de « aigues » les eaux et « mortes » qui indique que l’endroit est formé de marécage, d’eaux stagnantes. Aigues-Mortes est cependant reliée à la mer (le Golfe du Lion) par le canal du Grau-du-Roi.
Aigues-Mortes se trouve à 30 km à l’est de Montpellier, 45 km au sud de Nîmes et 45 km à l’ouest d’Arles. C’est une des portes d’entrée de la Camargue. La ville et les remparts offrent une promenade historique très agréable. Un guide vous fait découvrir la tour Constance et l’histoire du lieu. Le tour des remparts se fait ensuite en trois-quart d’heure.
L’industrie est ici la production du sel par l’exploitation salinière du groupe Salins. Exploités dès l’Antiquité, les salins d’Aigues-Mortes attirèrent pêcheurs et sauniers aux cours des époques. Les moines bénédictins y établirent au VIIIe siècle l’abbaye de Psalmodie, afin d’exploiter cette denrée précieuse dans les étangs de Peccais. Les salines resteront très longtemps une des principales ressources de la ville. L’eau est pompée dans la mer parcourt plus de 70 km dans les roubines. La concentration de chlorure de sodium y passe progressivement de 29 à plus de 260 g/l. Le sel est ensuite récolé et amoncelé en de scintillantes « camelles » avant d’être conditionné. Le sel d’Aigues-Mortes est à usage alimentaire.
Histoire d’Aigues-Mortes, depuis l’Antiquité
Un Romain du nom de Peccius aménage les premiers marais salins et donne son nom au marais du Peccais. Mais l’exploitation du sel avait commencé dès le Néolithique et s’était continuée à la période hellénistique, sans que l’on ait gardé de trace archéologique.
En 791 Charlemagne fait construire une tour d’observation et de défense, la tour Matafère à l’endroit où la ville est maintenant construite. Il confie le lieu aux moines bénédictins qui y construisent l’abbaye de Psalmodie.
La cité fondée par Saint-Louis
En 1240, Louis IX (Saint Louis), qui veut rendre son royaume indépendant des marines italiennes pour le transport des troupes pour les croisades ou pour le commerce avec l’Orient.
C’est pour cela, qu’il s’intéresse donc à la position stratégique que représente ce lieu. À cette époque, Marseille appartient à son frère Charles d’Anjou, Comte de Provence. De même Agde appartient à Raymond VII, Comte de Toulouse. Et enfin, Montpellier appartient à Jacques Ier, roi d’Aragon. Louis IX n’ a pas de débouché facile vers la mer! Il souhaite un accès direct à la mer Méditerranée, clé de l’indépendance. Louis IX obtient des moines la ville et les terres alentour par échange de propriétés. Pour favoriser l’essor de la ville, les habitants sont exemptés de la gabelle (impôt prélevé sur le sel qu’ils peuvent prendre sans contrainte.) Il construit une route entre les marais et y bâtit la tour Carbonnière pour servir de tour de guet et ainsi protéger l’accès à la ville. Saint-Louis construit ensuite la tour de Constance pour abriter sa garnison.
C’est de là que Louis IX part par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis, où il meurt malade.
En 1272, le fils et successeur de Louis IX, Philippe le Hardi, entreprend la construction de remparts pour ceinturer complètement la ville. Néanmoins, les travaux ne s’achèveront que 30 ans plus tard grâce à Philippe le Bel.
Un port trop loin de la mer!
Un des problèmes du port d’Aigues-Mortes est son entretient nécessaire pour éviter l’envasement des canaux. Au début du XVe siècle, d’importants travaux sont entrepris pour faciliter l’accès d’Aigues-Mortes à la mer. L’ancien Grau-Louis, creusé pour les croisades, est remplacé par le Grau-de-la-Croisette et un port est creusé à l’aplomb de la Tour de Constance.
Malgré tout, celui-ci perd son importance, dès 1481, lorsque la Provence et Marseille sont rattachés au royaume de France.
L’église Notre-Dame-des-Sablons
Elle a vraisemblablement été construite avant les remparts, vers le milieu du XIIIe siècle, à l’époque de saint Louis et est de style gothique.
Depuis 1991, des vitraux créés par Claude Viallat, artiste contemporain, donnent à l’édifice une lumière et une couleur extraordinaires.
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