Cité de Carcassonne dans l’Aude
La cité de Carcassonne est située dans le sud de la France à 80 kilomètres au sud-est de Toulouse. Son emplacement stratégique sur la route entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique est connu depuis le Néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre la montagne Noire au nord et les Corbières à l’est, la plaine du Lauragais à l’ouest et la vallée de l’Aude au sud.
Cette région naturelle est appelée le Carcassès ou le Carcassonnais.
La Cité de Carcassonne est un ensemble architectural médiéval qui se trouve dans la ville française de Carcassonne. Elle est située sur la rive droite de l’Aude, au sud-est de la ville actuelle. Cette cité médiévale fortifiée, dont les origines remontent à la période gallo-romaine, doit sa renommée à sa double enceinte, atteignant près de 3 km de longueur et comportant cinquante-deux tours, qui domine la vallée de l’Aude. La Cité comprend également un château (le château comtal) et une basilique (la basilique Saint-Nazaire).
Le Château Comtal
Ultime défense, il fut construit au XIIe siècle par les Trencavel, Vicomtes de Carcassonne, et fut sans cesse modifié au cours des siècles suivants. Au XIIIème siècle la construction de l’enceinte est entreprise pour le fortifier. Cette ceinture est constituée d’une courtine, de tours rondes, du châtelet d’entrée, de la barbacane ainsi que du fossé.
La porte d’Aude
À l’ouest, la porte d’Aude fait face au fleuve du même nom. Elle est située près du château comtal. Cette porte se prolonge par la barbacane de l’Aude détruite en partie en 1816 pour construire l’église Saint-Gimer. Seule la rampe entourée de murs crénelés subsiste. Cette porte, à l’aspect typiquement médiéval, a servi de décor pour de nombreux tournages de films comme Les Visiteurs, Robin des Bois : Prince des voleurs ou Le Corniaud.
La basilique Saint Nazaire
Le premier acte authentique mentionnant cette église date de 925. En 1096 le pape Urbain II vient à Carcassonne et bénit les pierres de la Cathédrale Saint-Nazaire et Saint Celse. L’édifice est achevé dans la première moitié du XIIe siècle. Remaniée plusieurs fois, elle perd son statut de cathédrale en 1801 au profit de l’église Saint-Michel situé dans la Bastide. Elle reçoit en 1898 le titre de Basilique octroyé par le pape Léon XIII.
Histoire de Carcassonne
Difficile de donner un age à cette cité tant les époques qui contribuent à la construction de la ville sont nombreuses:
La cité de Carcassonne dans l’Antiquité:
Des restes d’un oppidum fortifié, oppidum Carcaso proche de l’emplacement actuel de la Cité, ont été mis au jour par des fouilles archéologiques. Ce lieu est déjà un important carrefour commercial. Vers 300 av. J.-C., les Volques Tectosages prennent possession de la région et fortifient l’oppidum de Carcasso.
En 122 av. J.-C., les Romains annexent la région qui sera intégrée dans la colonie Narbonnaise créée en 118 av. J.-C. Les Romains sont déjà bien connus, car depuis deux cents ans leurs marchands parcourent les lieux. Sous la Pax Romana la petite cité gallo-romaine de Carcaso, devenue chef-lieu de la colonie Julia Carcaso, prospère sans doute grâce au commerce du vin et à son implantation sur les voies de communication : l’oppidum est agrandi par remblayage et les rues et ruelles forment un plan orthogonal. Au pied de l’oppidum, une agglomération s’étend le long de la voie romaine. Mais à partir du IIIe siècle, la ville se retranche derrière une première série de remparts. Les parties de fortification en brique rouge que l’on voit toujours datent de cette époque.
La cité de Carcassonne au Moyen-Age:
Entre 413 et 435, la Cité est sans doute occupée alternativement par l’armée romaine et par celle des Wisigoths au gré des alliances et de leurs modifications.
En 725, lors de l’invasion arabo-musulmane de la Septimanie, le wali Ambiza s’empare de Carcassonne. La Cité reste entre les mains des musulmans jusqu’en 759, date à laquelle elle est prise par les Francs conduits par Pépin le Bref. C’est cet épisode qui inspire la légende de Dame Carcas.
Au Moyen-Age, l’expansion de la ville et de ses fortifications continue. Il y a la construction de la cathédrale à partir de 1096 puis par celle du château comtal au XIIe siècle. Ce château est constitué à l’origine de deux corps de logis auxquels est ajoutée en 1150 une chapelle qui donne un plan en U autour de la cour centrale. Vers 1240 le château est rehaussé d’un second étage. Bernard Aton IV Trencavel, vicomte d’Albi, de Nîmes et de Béziers, fait prospérer la ville et lance de nombreuses constructions.
Plus tard, en 1208, le pape Innocent III, confronté à la montée du catharisme, appelle les barons du nord à se lancer dans la croisade des Albigeois. Le comte de Toulouse, accusé d’hérésie, et son principal vassal le vicomte de Trencavel sont la cible de l’attaque. Le 1er août 1209, la Cité est assiégée par les croisés. Raimond-Roger Trencavel se rend très rapidement, le 15 août, en échange de la vie sauve de ses habitants. Les bourgs autour de la Cité sont détruits. Le vicomte meurt de dysenterie dans la prison même de son château. Dès lors, la Cité sert de quartier général aux troupes de la croisade.
Période royale à Carcassonne :
Après cette période troublée, la Cité passe sous contrôle royal. Louis IX (Saint Louis) ordonne la construction de la deuxième enceinte pour que la place puisse soutenir de longs sièges. En effet, à cette époque, les menaces sont nombreuses dans la région: en effet Raimond Trencavel, réfugié en Aragon, cherche toujours à reprendre ses terres qu’il revendique et le roi d’Aragon, Jacques Ier le Conquérant, fait peser une lourde menace sur cette région toute proche des frontières de son royaume. De plus, ces constructions permettent de marquer les esprits de la population de la Cité et de gagner leur confiance. La Cité fait partie du système de défense de la frontière entre la France et l’Aragon. Les premières constructions concernent le château comtal adossé à la muraille ouest. Celui-ci est entouré de murailles et de tours à l’intérieur même de la Cité pour assurer la protection des représentants du roi. Ensuite, une deuxième ligne de fortifications est commencée sur environ un kilomètre et demi avec quatorze tours. Cette enceinte est flanquée d’une barbacane qui contrôle les abords de l’Aude. La Cité prend la physionomie qu’on lui connait aujourd’hui.
Abandon de la Cité de Carcassonne
Le XVIIIe siècle marque le début de l’abandon de la Cité. En 1657, le présidial, la juridiction en place à Carcassonne, est transféré de la Cité à la ville basse.
En plus, en 1659, la Cité de Carcassonne perd sa position stratégique à la suite de la signature du Traité des Pyrénées qui rattache le Roussillon à la France et fixe la frontière entre la France et l’Espagne à son emplacement actuel. La Cité est progressivement abandonnée par ses habitants les plus aisés et devient un quartier pauvre occupé par les tisserands. Les lices sont progressivement occupées par une centaine de maisons d’ouvriers, essentiellement des taudis. Des caves et des greniers sont installés dans les tours. La Cité se dégrade rapidement.
Renaissance de la Cité de Carcassonne
Finalement, la Cité est sauvée de la destruction par l’action et la ténacité de l’archéologue Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, puis restaurée au XIXe siècle sous la direction de Viollet-le-Duc puis de Boeswillwald, la Cité de Carcassonne est, depuis 1997, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le château comtal, les fortifications, et les tours appartiennent à l’État et sont gérés par le Centre des monuments nationaux, tandis que les lices et le reste de la Cité font partie du domaine municipal.
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