Sainte-Catherine-de-Fierbois
Sainte-Catherine-de-Fierbois est une commune française du département d’Indre-et-Loire, au sud de Tours, et a proximité immédiate de Sainte-Maure de Touraine. Elle se trouve sur la voie romaine menant de Paris à Bordeaux qui est aussi un itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est toujours un axe Nord-Sud car l’ex Nationale 10 passait la, et l’actuelle autoroute A10 n’est pas très loin.
La légende raconte que Charles Martel, en 732, après avoir remporté la bataille de Poitiers, aurait combattu les dernières troupes dans les bois de Sainte-Maure. Pour remercier Dieu de cette victoire décisive sur les Maures, Charles-Martel aurait fait construire en ce lieu sauvage appelé Fierbois (ferus bocus) une petite chapelle, dédicacée à sainte Catherine d’Alexandrie, patronne des soldats. En effet la bataille dite Poitiers de 732 eut lieu une soixantaine de kilomètres au sud entre Châtellerault et Poitiers.
L’épée de Jeanne d’Arc
Comme le relatent les minutes du procès de Rouen, l’épée de Jeanne d’Arc fut trouvée dans l’église de Sainte-Catherine-de-Fierbois. Jeanne d’Arc était venue de Domrémy en Lorraine et venait trouver le roi Charles VII à Chinon.
Charles VII commanda en 1431 la construction de l’église après la mort de Jeanne d’Arc, à l’emplacement de l’église où elle avait trouvé son épée. L’église Sainte-Catherine a dû être terminée sous Charles VIII ou Louis XII. Vue de l’extérieur, l’église présente une croix latine parfaitement orientée et son caractère architectural est du plus pur style gothique flamboyant. Longue de 34 m et large de 12 m, elle fut construite sur l’emplacement de l’ancienne chapelle (brûlée en 1440) et l’on peut voir en entrant, sur la droite, l’emplacement où fut retrouvée l’épée de Jeanne d’Arc. Elle est surmontée d’un campanile de 41 m de haut.
Extrait du procès de Rouen (21 février-30 mai 1431)
L’INTERROGATEUR: Avez-vous été à Sainte-Catherine-de-Fierbois? JEANNE: Oui, j’y ai ouï trois messes en un jour. Ensuite j’allai à Chinon. [L’INTERROGATEUR : En quelle manière êtes-vous entrée en communication avec le roi ? ] JEANNE: (Etant encore à Sainte-Catherine-de-Fierbois), j’envoyai lettres au roi pour savoir si j’entrerais dans la ville où il était. Je lui dis que j’avais fait cent cinquante lieues pour venir vers lui. Il me semble même qu’il y avait dans ces lettres que je saurais le reconnaître entre tous les autres. [L’INTERROGATEUR: Aviez-vous une épée?] JEANNE: J’avais une épée que j’avais prise à Vaucouleurs. [L’INTERROGATEUR: N’aviez-vous pas une autre épée ?)] JEANNE: Etant à Tours ou à Chinon, j’envoyai quérir une épée qui était dans l’église de Sainte-Catherine-de-Fierbois, derrière l’autel. Cette épée fut trouvée sur-le-champ, toute rouillée. L’INTERROGATEUR: Comment saviez-vous que cette épée était là? JEANNE: Je le sus par mes voix. Il y avait par-dessus cinq croix. Onques n’avais vu l’homme qui l’alla quérir. J’écrivis aux gens d’Eglise du lieu d’avoir pour agréable que j’eusse cette épée, et les clercs me l’envoyèrent. Elle était sous terre, pas fort avant, et derrière l’autel comme il me semble. Au fait, je ne sais pas au juste si elle était devant l’autel ou derrière. Je cuide avoir écrit qu’elle était derrière. Aussitôt qu’ils eurent trouvé cette arme, les clercs du lieu la frottèrent. La rouille tomba aussitôt sans efforts. Ce fut un marchand d’armes de Tours qui l’alla quérir. Les clercs du lieu me donnèrent un fourreau ; ceux de Tours également. Les deux fourreaux qu’ils me firent étaient de velours vermeil et l’autre de drap noir. J’en fis faire encore un autre de cuir bien fort.
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