Apt, au cœur de la Haute Provence
La petite ville d’Apt (12 000 habitants) se trouve au nord du Massif du Luberon et au sud du Plateau d’Albion. La ville est une sous-préfecture du département du Vaucluse. Elle se situe hors des grands axes de communications, à 35 km de Cavaillon ou 50 km d’Avignon en allant vers l’est.
Apta Julia, fondée par Jules César
La cité est fondée sur ordre de Jules César en 45 avant JC. Vers 50 avant JC, elle prend le nom d’ Apta Julia, en l’honneur de César. Elle est bâtie sur une petite île du Calavon et devient bientôt une importante cité romaine sur la Via Domitienne qui relie Rome à l’Espagne.
Dès la fin du Ier siècle, le diocèse d’Apt est établi (ce qui en ferait le plus ancien diocèse de France) fondé par Saint Auspice qui en est le premier évêque. Le diocèse d’Apt est représenté au Concile d’Arles en 314. L’histoire d’Apt se mêle à celle de la Provence: les invasions, la lointaine suzeraineté les empereurs germaniques, les puissants seigneurs et les évêques, la peste en 1348, …
Au Moyen-Age, la cité était fortifiée (21 tours).Au XIVe s. Saint Elzéar et Delphine, les époux mystiques vénérés résident à Apt.
Les Etats-Généraux de Provence et un concile présidé par le Pape Urbain V y tiennent leurs assises. Les guerres de religion par suite de la présence vaudoise auront de graves répercussions.
En 1660, la reine Anne d’Autriche vient remercier sa sainte patronne pour la naissance de Louis XIV: un événement prestigieux pour la cité et ses habitants. Le palais de l’Evêché est reconstruit en 1754. Au cours du XIXe s., les activités artisanales se transforment en industries: les faïences, les ocres, les fruits confits. le fer, les chapeaux, les bougies; la plupart ne survivront pas à la concurrence.
Le diocèse d’Apt fut supprimé par le Directoire et rattaché au diocèse d’Avignon en 1801.
Aujourd’hui, Apt ville centre du Luberon, cultive sa différence par la qualité de son environnement et de son cadre de vie.
La cathédrale Sainte Anne d ‘Apt
Jouxtant la tour de l’Horloge, la cathédrale Sainte Anne est le monument le plus remarquable de la cité d’Apt.
En effet, le bâtiment rassemble plus de mille ans de phases architecturales successives, allant de l’époque carolingienne au XXème siècle. La crypte inférieure, très ancienne, n’était originellement constituée que de la logette qui contient une stèle funéraire romaine. Elle se compose d’un couloir accédant à un caveau où la tradition locale veut qu’aient été retrouvées les reliques de Sainte Anne, l’aïeule du Christ.
Le corridor renferme une partie des éléments datés les plus anciens de la cathédrale : des barrières de chancels du IXe siècle trouvées en remplois au plafond.
Les reliques de sainte Anne en Bretagne ou au Canada viennent toutes d’Apt.
La cathédrale d’Apt possèdent les reliques de nombreux saints.
La découverte des reliques de sainte Anne à Apt
La cathédrale d’Apt se prévaut d’une tradition selon laquelle les reliques de sainte Anne auraient été amenées par saint Lazare. sainte Madeleine et les saintes Maries en Gaule. Après un séjour à Marseille, elles auraient été confiées à l’évêque Auspice d’Apt qui les met à l’abri dans un caveau appelé Antrum Antiquum.
Selon le récit de Jean de Nicolaï dans son bréviaire de 1532, leurs découvertes auraient lieu lorsque Charlemagne assistait à la messe lors de la Pâque 792, après qu’un incident vint troubler la cérémonie.
Un jeune homme de quatorze ans, aveugle. sourd et muet de naissance, Jean Caseneuve de Simiane, fils du baron de Caseneuve, aurait pénétré ce jour-là dans l’église. Poussé par une force mystérieuse, il se mit à s’agiter avec frénésie et à gratter le sol de l’église. On découvrit à cet endroit une dalle dont la présence s’était perdue au fil du temps.
L’empereur ordonna que l’on déplace la dalle et que l’on fouille le sol. Avec surprise, les ouvriers découvrirent sous la dalle une chapelle inconnue où jadis saint Auspice, le premier apôtre de la cité avait coutume de célébrer des messes et les baptêmes.
En continuant à creuser, on découvrit une seconde dalle qui permit d’accéder cette fois-ci à une crypte dans laquelle était encore allumée une lampe placée au fond d’une niche. Alors que cette lumière qui brillait depuis six siècles s’éteignit. Voilà que Jean. ayant tout à coup les yeux ouverts, ainsi que les oreilles et la Langue déliée. s’écria: « Dans cette ouverture est le corps de sainte Anne, mère de la Très Sainte Vierge Marie. Mère de Dieu. »
En continuant les recherches ou la direction du jeune homme, on découvrit le corps intact de sainte Anne, la mère de la Vierge Marie dans une caisse de cyprès. Sur une inscription. on pouvait lire: « Hic est corpus beate Annae, matris virginis Mariae ». ( Ici est le corps de la bienheureuse Anne, mère de la Vierge Marie)
Saint Auspice d’Apt
La tradition hagiographique indique que le premier évêque d’Apt ait été envoyé de Rome par le pontife Clément Ier et qu’il ait été martyrisé sous Trajan (98-117). Selon les documents anciens Auspice était attaché à Flavie Domitille comme les frères Nérée et Achillée qu’il aurait lui-même enseveli après leur martyre à Rome. Les reliques de Sainte Anne lui auraient été confiée. C’est lui qui les aurait cachées dans un crypte scellée sous l’actuelle cathédrale.
Saint Castor d’Apt
Castor d’Apt (après 350 – avant 426) fut évêque d’Apt . Il est né près de Nîmes. Il épousa, en 395, une « belle arlésienne » dont la famille originaire du Luberon y possédait de nombreux domaines. La légende veut que le couple, avec leur fille Perculiarita, ait choisi la vie monacale.
Des traditions différentes expliquent qu’ils auraient vécu reclus près de Sabran (Gard) ou près de Ménerbes (Vaucluse). Il était l’ami de Jean Cassien, le fondateur de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Ce dernier il lui demanda de contribuer à ses Institutions Cénobitiques . Trois ans plus tard, il fut choisi par la communauté des fidèles pour monter sur le siège épiscopal d’Apt. On peut penser que Jean Cassien, qui le nommait «homme de toutes les vertus et de toutes les sciences» ne fut pas étranger à ce choix.
Saint Elzéar de Sabran
Elzéar de Sabran (1285-1323), baron d’Ansouis, comte d’Ariano, est un saint catholique, canonisé en 1369. Il fut régent du Royaume de Naples.
Il était l’époux de Delphine de Sabran et étaient tous deux tertiaires de l’Ordre de saint François d’Assise. Son prénom Elzearius signifie secours de Dieu en hébreu.
À la mort de son père, Elzéar devint l’héritier de ses charges et seigneuries dont le comté d’Ariano. Il se rendit avec son épouse Delphine à Naples, à la cour du roi Robert d’Anjou. Il lui fit faire, dès 1312, ses premières armes. Lors de ses déplacements en Provence ou auprès de la papauté d’Avignon, le roi Robert lui confia la régence de son royaume et le chargea de l’éducation de Charles, son fils aîné.
En 1323, il fut chargé de négocier à Paris le second mariage de Charles de Calabre, l’héritier du comté de Provence et du royaume de Naples, avec Marie de Valois. Ce fut au cours de cette ambassade qu’il mourut le 27 septembre. Il fut inhumé dans l’église des franciscains de la ville d’Apt.
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